Et si on arrêtait de s’abonner à tout, tout le temps ?

On vit à l’ère du « tout abonnement » : films, musique, salle de sport, nourriture, vêtements (oui, vêtements !), logiciels, cafés en capsule, plateformes de méditation… C’est simple, si on ne fait pas attention, nos comptes bancaires ressemblent de plus en plus à une file d’attente d’abonnements mensuels. Le problème ? Ce sont souvent de petites sommes qui passent “inaperçues”… jusqu’à ce qu’on additionne tout en fin de mois.

Il y a quelques semaines, j’ai pris conscience que j’étais abonné à plus de 12 services. Douze. Et pourtant, je n’en utilisais régulièrement que trois. Une sorte de placard numérique rempli de vêtements qu’on ne porte plus mais qu’on garde “au cas où”. J’ai donc décidé de faire le tri. Voici ce que j’ai appris… et comment vous pouvez vous aussi alléger votre budget sans sacrifier votre confort.

Commencer par dresser l’état des lieux : fouille en règle

Avant de supprimer quoi que ce soit, il faut déjà savoir ce qu’on a. Prenez une tasse de café, votre relevé bancaire, et préparez-vous à une drôle de chasse au trésor. Vous allez lister tous les abonnements mensuels (ou annuels) que vous payez. Oui, tous :

  • Plateformes de streaming (Netflix, Spotify, Disney+, etc.)
  • Services digitaux (Cloud, VPN, logiciels pros…)
  • Applications mobiles (avec abonnements cachés dans l’App Store/Play Store)
  • Abonnements de box (vin, thé, cosmétiques…)
  • Abonnements sport ou bien-être
  • Assurances ou services automatiques peu utilisés

Personnellement, j’ai redécouvert un abonnement à une appli de méditation que je n’avais pas ouverte depuis l’été 2022. Sérieusement. 4,99 € par mois pour un om qui dort. Ça pique, mais en même temps, ça montre bien qu’on oublie ce qu’on ne voit pas.

Faire le tri : besoin réel ou luxe qu’on ne remarque plus ?

Une fois la liste sous les yeux, la vraie question se pose : est-ce que j’en ai besoin ? Vraiment besoin ? Ou est-ce plutôt un abonnement qu’on garde pour éviter le « au cas où » ?

Voici ma méthode toute simple pour trier :

  • Indispensable : je l’utilise chaque semaine et il m’apporte une vraie valeur (ex. Spotify si vous écoutez de la musique tous les jours, ou un outil pro).
  • Confortable mais pas essentiel : j’utilise de temps en temps, mais je pourrais m’en passer (ex. Netflix qu’on allume 1 fois/mois).
  • Fantôme : je ne savais même plus que j’étais abonné. Time to say goodbye.

Pas besoin d’être radical tout de suite. Pour chaque service « confortable », demandez-vous si vous ne pouvez pas faire une pause. Essayez un mois sans, voyez si ça vous manque. Et spoiler alert : 9 fois sur 10, vous ne remarquerez même pas leur absence.

Désabonnements en série : comment s’y prendre concrètement

Une fois que vous avez décidé de faire le ménage, reste à passer à l’action. Mais voilà : ils ont bien compris comment nous piéger. Les entreprises rendent souvent l’annulation un poil plus difficile que l’inscription. Voici quelques astuces pour ne pas y laisser votre patience :

  • Pour les applis mobiles, allez dans les réglages de votre téléphone (App Store ou Google Play) et fouillez dans la section des abonnements. Vous serez surpris du nombre qui s’y cache.
  • Utilisez un gestionnaire d’abonnements comme Rocket Money, Mint ou Buddy. Ces apps détectent automatiquement vos abonnements et vous aident à les gérer (voire les annuler).
  • Certains sites proposent même un “bouton d’arrêt” temporaire : vous pouvez suspendre pour 1 ou 2 mois sans supprimer complètement.
  • N’oubliez pas l’email : lorsque vous souscrivez, vous recevez souvent une confirmation avec le lien de gestion. Un petit mot-clé « abonnement » dans la recherche et hop, vous retrouverez l’entrée du labyrinthe.

Et pour les plus retors (mention spéciale à certaines box à surprises), un petit mail au service client bien tourné et poli fait souvent le travail. Rappelez-vous : c’est votre argent, vous avez le droit d’en reprendre le contrôle.

Partager pour mieux diviser (les coûts)

Parfois, on ne veut pas totalement se passer d’un service… mais on peut le partager ! Beaucoup d’offres proposent aujourd’hui des formules “famille” ou “multi-utilisateurs”. Et pas besoin d’avoir le même ADN – votre coloc, votre copain, votre sœur ou votre meilleur pote fait amplement l’affaire.

  • Spotify Famille : jusqu’à 6 personnes pour 17,99 €/mois (soit 3 €/personne environ)
  • Netflix avec option multi-utilisateurs : possible selon les formules
  • Microsoft 365 : jusqu’à 6 utilisateurs pour 99 €/an (soit moins de 9 €/an/personne)

Je partage personnellement un compte Disney+ avec ma sœur et deux amis : on paie une bouchée de pain chacun, et ça évite 4 abonnements séparés pour la même chose. C’est légal, c’est économique, et c’est parfait.

Changer de perspective : consommer différemment

Et si on inversait un peu le raisonnement ? Plutôt que de s’abonner parce que « tout le monde le fait », pourquoi ne pas tester l’approche “à la carte” ?

Quelques exemples à considérer :

  • Plutôt que Netflix toute l’année, prenez 1 mois de temps en temps, dévorez ce que vous voulez, et résiliez. C’est une tactique que j’appelle “le marathon calculé”.
  • Besoin ponctuel d’un outil payant ? Beaucoup proposent un essai gratuit de 7 jours. Prévoyez votre moment d’utilisation, puis désabonnez-vous immédiatement (ça évite d’oublier).
  • Pour la salle de sport, explorez les abonnements à la séance (Gymlib, Urban Sports…) ou misez sur le sport à la maison avec YouTube + appli gratuite.

On ne le répétera jamais assez : parfois, moins, c’est mieux. Réduire ses abonnements, ce n’est pas vivre dans le manque, c’est retrouver la maîtrise de là où va notre énergie… et notre argent.

Gardez une trace… pour ne jamais retomber dans le piège

Ce fameux « piège de l’oubli », on y retombe vite. C’est pourquoi je me suis créé un petit fichier Excel (bon, c’est pas du grand luxe, mais c’est efficace) où je note : le nom du service, la date de souscription, le prix, et la date de renouvellement.

Autre astuce : utilisez votre agenda en ligne (Google Agenda ou autre) pour créer un rappel quelques jours avant chaque renouvellement. “Renouvellement Deezer dans 3 jours — tu veux toujours ?” Rien que cette petite friction mentale suffit parfois à éviter un prélèvement inconscient.

Certains mettent même en place une “journée budget” mensuelle : une matinée où l’on passe en revue ses dépenses, ses comptes, ses projets à venir. Un peu comme aller chez le dentiste pour vérifier que tout va bien — sauf que là, c’est votre portefeuille qui sourit.

Mais alors, on fait quoi de tous ces euros retrouvés ?

Voilà la vraie récompense. En faisant le tri, j’ai réduit mes dépenses fixes de 80 € par mois. Ces 80 €, je les mets aujourd’hui sur un petit compte épargne-rêve : pour un week-end improvisé, un bon resto, un bouquin ou une sortie théâtre. Autrement dit, des vraies expériences plutôt que des prélèvements furtifs.

En fin de compte, il ne s’agit pas de tout couper et de vivre dans la frugalité extrême. Il s’agit de savoir ce qu’on veut vraiment… et de reprendre le gouvernail de notre argent. Car un abonnement non utilisé, c’est comme un robinet qui fuit. Ce n’est pas grand-chose au début, mais à force, ça peut faire toute une rivière.

Et vous, combien d’abonnements fantômes hantent encore vos relevés bancaires ?

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