Une rencontre inattendue au cœur de Paris
Un dimanche après-midi, je me baladais dans le bois de Vincennes avec un café à emporter à la main et l’envie vague de décrocher un peu. En flânant sans trop savoir où j’allais, j’ai levé les yeux… et j’ai vu une girafe. Oui, une vraie. Haute sur pattes, tachetée comme un ciel étoilé d’Afrique, elle broutait tranquillement. Et moi, planté là, bouche bée, un peu comme un gosse qui découvre que les dinosaures n’ont peut-être pas tous disparu.
À Paris – ou du moins à sa frontière – il est bel et bien possible d’observer ces créatures fascinantes et d’en apprendre un peu plus sur leur univers. Alors si, vous aussi, vous êtes tenté de croiser le regard placide d’une girafe sans quitter la capitale, ce billet est pour vous.
Où voir des girafes à Paris ?
Paris n’est pas le premier nom qui vient à l’esprit quand on pense aux grandes plaines africaines. Mais, contre toute attente, la capitale abrite quelques lieux où les girafes ont trouvé leur havre de paix.
La star incontestée : Le Parc Zoologique de Paris
Situé dans le 12e arrondissement, en plein cœur du bois de Vincennes, le Parc Zoologique de Paris – ou Zoo de Vincennes pour les puristes – est sans aucun doute le meilleur endroit pour observer les girafes à Paris. Dès l’entrée, impossible de les manquer : elles trônent là, majestueuses, ramenant un bout de savane africaine au milieu de l’agitation urbaine.
Le parc, rénové en 2014, a pensé les enclos pour respecter au mieux les besoins des animaux. Et autant dire que les girafes y sont reines : espace généreux, hauteurs adaptées, une petite famille bien soudée. On peut souvent y apercevoir plusieurs individus, parfois même un girafon un peu maladroit qui tente de faire ses premiers pas – moment fondateur assuré pour les petits (et les grands).
Les soigneurs proposent régulièrement des animations et des présentations pédagogiques. C’est ici que j’ai appris, par exemple, que chaque girafe a un pelage unique, un peu comme nous avec nos empreintes digitales. Pas mal pour briller en société, non ?
Mais encore ? Le Jardin des Plantes et la Ménagerie
Un peu plus discret, un peu plus ancien, mais tout aussi charmant : la Ménagerie du Jardin des Plantes. C’est l’un des plus vieux zoos du monde, niché à deux pas de la Seine. Alors attention, ce n’est pas ici que vous verrez une horde de girafes galoper à l’horizon. Mais pendant de nombreuses années, des girafes y ont vécu, notamment Zarafa, une girafe offerte à Charles X au XIXe siècle, qui fut l’une des vedettes mondaines de Paris ! Aujourd’hui, bien que les girafes n’y soient plus visibles, l’histoire de Zarafa est toujours racontée aux visiteurs fascinés.
Une visite à la ménagerie est donc l’occasion d’un petit voyage dans le temps, où girafes et rois se mêlent dans une histoire étonnamment poétique. Promis, vous en ressortirez avec des anecdotes à partager autour d’une table.
Mais alors, d’où viennent ces géantes au grand cœur ?
On les imagine gambadant au ralenti dans le Serengeti, à l’ombre des acacias. Et pour cause : les girafes viennent principalement d’Afrique subsaharienne. Leur habitat naturel s’étend des savanes sèches aux prairies boisées, en passant par les forêts clairsemées, selon les espèces (car oui, il n’existe pas une mais neuf sous-espèces de girafes connues actuellement).
Ce qui est fascinant, c’est leur parfaite adaptation à leur environnement :
- Leur cou interminable n’a rien d’une coquetterie : il leur permet de brouter les feuilles que peu d’animaux atteignent, notamment celles des acacias, leur plat préféré malgré les épines.
- Leur langue peut mesurer jusqu’à 50 centimètres et est préhensile : un outil de cuisine vivant en quelque sorte.
- Elles dorment… 30 minutes par jour en moyenne. En plusieurs tranches. Qui dit mieux ?
Autant d’adaptations qui composent une physique presque surréaliste, mais parfaitement taillé pour la survie. C’est fou comme la nature trouve toujours un moyen d’équilibrer les choses – à sa manière, bien sûr.
Des espèces menacées à protéger
Sous leur air placide, les girafes affrontent un destin moins tranquille. On l’ignore souvent, mais ces animaux emblématiques sont classés vulnérables, et certaines sous-espèces sont même en voie critique d’extinction.
Les causes ? La fragmentation de leur habitat, le braconnage, les conflits humains et un changement climatique qui bouleverse leurs zones de migration, d’alimentation et de reproduction. Entre 1985 et 2015, la population des girafes a chuté de près de 40 %. Un chiffre qui donne le vertige.
Heureusement, de nombreuses associations œuvrent pour leur protection, et les parcs zoologiques participent de plus en plus à des programmes de conservation, tant sur place qu’en milieu naturel. Lorsque vous visitez un zoo comme celui de Paris, vous ne faites pas simplement une promenade du dimanche : vous contribuez aussi, à votre échelle, à un effort collectif de sauvegarde.
Petits secrets et grandes découvertes
Au fil de mes observations, j’ai compilé quelques faits croustillants qui méritaient leur place ici. Pour briller au prochain apéro ou tout simplement comprendre ces géants de manière un peu plus intime :
- La girafe ne possède que sept vertèbres cervicales, comme nous. Sauf que chez elle, elles peuvent mesurer jusqu’à 25 centimètres chacune. Voilà de quoi relativiser nos torticolis.
- Quand deux girafes mâles se battent, elles utilisent leur cou comme des masses d’armes. Ce comportement s’appelle le « necking ». Et non, ce n’est pas un rendez-vous galant.
- Chaque girafe a un « mugissement » distinct – une sorte de signature sonore qu’elles utilisent la nuit pour communiquer. Un peu comme si elles chuchotaient dans le noir.
Et puis, il y a cette chose troublante : être en présence d’une girafe, c’est un peu comme regarder une autre époque. Un dinosaure sans crocs, un vestige sur pattes. Le silence qu’elles inspirent, leur lenteur tranquille, c’est presque méditatif.
Une expérience à vivre avec (ou sans) enfants
On associe souvent la visite du zoo à une sortie familiale – et c’est vrai que les enfants y trouvent leur compte, entre émerveillement et pédagogie. Mais j’y suis retourné seul, à deux reprises. Et à chaque fois, j’en suis reparti avec quelque chose en plus.
Un regard croisé avec une girafe peut vous faire oublier, l’espace d’un instant, les notifications de votre téléphone. On ne parle pas la même langue, certes, mais il y a dans leur regard une sagesse tranquille, comme si elles savaient quelque chose qu’on a oublié depuis longtemps.
Alors oui, allez-y avec vos enfants. Mais allez-y aussi seul, ou avec un ami curieux. Prenez le temps d’observer, vraiment. Apprenez leurs noms, leurs habitudes. Et peut-être, entre deux feuilles d’acacia, vous apprendrez aussi quelque chose sur vous-même.
Informations pratiques pour planifier votre visite
- Parc Zoologique de Paris – Avenue Daumesnil, 75012 Paris
- Horaires : En général de 9h30 à 18h ou 19h selon la saison
- Tarifs : Environ 22€ pour un adulte, 16.50€ pour un enfant (tarifs réduits disponibles)
- Accès : Métro ligne 8 – Station Porte Dorée
Petit conseil de flâneur : visitez en semaine si vous le pouvez. Le calme ambiant rend la rencontre encore plus magique. Et apportez un carnet… on ne sait jamais.
Voir des girafes à Paris, c’est un peu comme croiser un fragment de ciel d’Afrique entre deux stations de métro. Une surprise douce, à la hauteur de leur élégance. À découvrir, redécouvrir… et surtout, à protéger.
